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Cinématographile

24 novembre 2010

Fair Game ou la guerre en Irak 3e

Après Brian de Palma et son magnifiquement sordide Redacted, après Paul Greengrass et sa Green Zone, voici que Doug Liman réalise lui aussi son film sur l'Irak. Si je ne cite que ces 3 films, c'est parce qu'ils sont tous tirés de faits réels : le viol d'une jeune irakienne, la découverte de l'absence de WMD (weapon of mass destruction) et le scandale de cette agent de la CIA.
faire_game
Nous sommes en 2001, le gouvernement américain cherche des preuves pour envahir l'Irak. Valeria Plame, une agent de la CIA, qui travaille sous couverture est chargée du dossier. Fair Game c'est l'histoire d'une femme qui doit mentir à ses proches (il y a deux ou trois scènes de repas au cours desquelles Naomi Watts doit mentir à ses proches. Le jeu de regard avec Sean Penn fonctionne parfaitement.) mais c'est une femme qui ne doit pas avoir de faiblesse. L'ouverture du film présente une femme qui paraît faible mais quelques instants plus tard, elle fait comprendre qu'elle maitrise tout de A à Z. La séquence dans la voiture, où elle va en compagnie du neveu d'un potentat local à une soirée, révèle toute la nature du personnage de Naomi Watts. Et il faut saluer l'actrice qui est éblouissante.
Elle ne doit avoir aucun point faible et pourtant elle craque quand son mari dévoile à la presse que sa mission au Niger était infructueuse contrairement à ce que prétend l'administration Bush. Dick Cheney rétorque en nommant le nom de Valeria Plame dans la presse. Le personnage de Naomi Watts est connue de tous, elle est confrontée à ses mensonges et aux menaces des citoyens.
Le film se déroule autour du drame familial et personnel que Valeria traverse. Et il s'envole quand Sean Penn fait un cours sur les devoirs du citoyen dans une démocratie et sur les mensonges du gouvernement. Il y a certes là une morale à en tirer...

Doug Liman sort de son registre habituel. Il n'y a pas de scènes d'action extravagantes ou d'effets spéciaux. Mais il y a bien ces changements de décors réguliers et soudain. On se souvient de Jason Bourne quittant Marseille pour Zurich puis Paris puis la campagne puis Paris puis où ? Ou Hayden Christensen qui sautait de pays en pays et d'arènes en arènes. Il y a aussi dans ce film ce thème de la fuite en avant : on est en Irak, puis à Washington, à Kuala Lumpur puis au Caire etc... On change de lieu dans un cut, sans transition aucune. C'est maintenant je pense la marque de fabrique de Doug Liman.

Intérêts : Naomi Watts est une des meilleures actrices en ce moment (Mulholland Drive, King Kong etc...)

Note finale : :D

Légende :
;( = O étoile
:( = 1 étoile
:s = 2 étoiles
:) = 3 étoiles
:D = 4 étoiles
O_o = 5 étoiles

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24 novembre 2010

Unstoppable ou la SNCF en péril

Un train bourré de produits chimiques fonce à toute vitesse vers une ville ouvrière de Pennsylvanie.
19571407
Le scénario du dernier Tony Scott tient sur un post-it quand bien même il est tiré de faits réels.
Avant d'aller voir un film de cette nature, il faut se souvenir de quelques films mettant en scène une machine hors de contrôle : Les Temps Modernes, Metropolis et Duel. On trouvera plus de points communs avec Duel qu'avec les autres, mais c'est bien d'y repenser surtout que Tony Scott, à l'instar de son frère, est un grand cinéphile.
Le train 777 est une machine infernale qui échappe au contrôle des techniciens. Les premiers techniciens que l'on rencontre sont deux espèces de "nerdz" dans la plus grosse caricature. Pris de court dans leur travail, ils commettent une première erreur d'aiguillage. D'ailleurs, Tony Scott ne dégrade pas tant que ça l'image du gros lard qui saute du train pour changer l'aiguillage mais à la fin du film, il y a comme une justice divine :"Il travaille... dans un Macdonald's".
Le train 777 s'élance dans la campagne minière et ouvrière de Pennsylvanie, la force de Tony Scott est de filmer les paysages urbains et industriels avec brio. On se dit qu'il a du talent pour ses images. Tout ce contexte ouvrier lui sert à exprimer un message social sur les conditions des cheminots : le problème du licenciement, des syndicats de mèche avec la pègre etc... Mais ce sont plus des détails pour se donner une belle image que de réels revendications.
Quand Denzel Washington décide d'arrêter le train, le PDG lui dit qu'il va le virer. Sur ce Denzel répond qu'il est à 72 jours de son préavis de 90 jours!
Musique symphonique se lance et on célèbre le courage du conducteur de locomotive en proie à la crise et qui va mettre son égo de côté.
Je passe les clichés sur la mort présumée du héros, le conflit entre le vieux et le jeune, les problèmes familiaux qu'ils peuvent avoir avant cette aventure. Unstoppable est un film sur une machine : le découpage rappèle celui de Duel. On y voit la cabine du conducteur vide, les roues, la carcasse et les wagons... Le train 777 est diabolique jusque dans le nom/chiffre. Je vous laisse deviner. Cette mise en scène est plutôt efficace et il faut reconnaître que Tony Scott est un bon amuseur ! On laisse son cerveau à l'entrée et on est bien content.

Mais vue la renommée du frère de Ridley, il faut peut-être chercher sa patte, sa marque d'auteur. J'ai trouvé que son rapport à l'image qui décrit un évènement (la télévision comme principal média) était particulièrement intéressant. Les personnages apprennent certains faits au moment de la diffusion par les canaux de la télévision américaine. La mort présumée du héros relève du cliché mais sert ce propos. Les médias annoncent tout très vite sans faire la moindre concession.
Puet-être Unstoppable s'intéresse-t-il au pouvoir des médias? La force qu'ils ont à s'approprier un fait divers.

Intérêts du film : LA scène du film a été tournée avec 22 caméras ! C'est ouf !

Note finale : :s

Unstoppable, réalisé par Tony Scott avec Denzel Washington, Chris Pine et Rosario Dawson sorti le 10/10/10



Légende :
;(  = O étoile
:(  = 1 étoile
:s = 2 étoiles
:) = 3 étoiles
:D = 4 étoiles
O_o = 5 étoiles

17 novembre 2010

Twin Peaks ou la série moderne

La nuit du 30 au 31 octobre se tenait à la Cinémathèque Française la Nuit Twin Peaks : de 22h à 5h du matin, on a pu (re)voir et découvrir la saison 1 de la série de David Lynch. Abonné libre-pass, je m'étais inscrit et j'y suis allé traînant les pieds : oui je ne suis pas un fan de Lynch. J'avais quelques semaines avant assisté à la diffusion de ses court-métrages et d'un dialogue en sa présence qui m'avait particulièrement ennuyé ! Je sais c'est une honte, surtout pour un étudiant dans une école de cinéma !

Me voilà, avec un ami, enfermé dans la salle Henri Langlois, les yeux rivés sur l'écran. Le générique s'ouvre sur le panneau de la ville, puis les éléments phares : la rivière, la scierie etc... Après le générique, David Lynch met en scène une femme qui se peigne, puis un homme qui va pêcher. Cet homme découvre le cadavre de Laura Palmer entourée de plastique sur la berge. Pendant les 30 premières minutes du pilote d'une heure et demi, on découvre comment la nouvelle se transmet : souvent des cris et des larmes. Là, je me suis dit :"Oh la la ! Tu le savais ! Maintenant tu dois rester éveillé jusqu'à 5h du mat' !" Je ne voyais pas où Lynch et Frost voulaient en venir.

Tout à coup, tel un véritable héros, l'agent spécial Dale Cooper (Kyle MacLachlan) apparaît au volant d'un 4x4 du FBI et ne fait que dire des conneries : il a mangé une super tarte aux cerises dans un restau-route etc... Il parle dans un magnétophone à une femme qui s'appelle Dona mais personne ne peut dire si elle existe! Ce personnage haut-en-couleur, un peu comme Sherlock Holmes, m'a émerveillé. Et si j'ai dormi cette nuit-là, ce n'est que par épuisement et puis ça n'a duré que pendant l'épisode 5 !!!

Après cette nuit, je n'ai eu qu'une obsession : Twin Peaks et sa question :"Mais qui a tué Paméla Rose Laura Palmer ?"
Je n'ai pas été aussi intrigué par une série depuis la fin de la saison 3 de LOST !
En repensant à Twin Peaks et en regardant mes séries habituelles, je me suis rendu compte qu'elle était l'acte de naissance de la série moderne (des années 2000).

Une grande partie des séries TV américaines des années 2000 puisent sa mythologie et sa construction de Twin Peaks.
Je pense au principe de la continuité qui existait très peu avant. Les séries avant les années 1990 sont construites autour d'épisode indépendants. Le concept de personnages qui évoluent arrivent dans les années 1990. Quand on regarde L'Agence tous risques, les personnages n'ont pas une grande marge d'évolution.
Un apport essentiel également c'est la multiplicité des personnages. Les séries modernes fonctionnent avec une dizaine de personnages voire plus (LOST, Walking Dead, Mad Men etc...). Ce qui avant n'était pas flagrant. Star Trek fonctionne autour de Kirk, Spock, McCoy et Scotty...
Il paraît évident que les séries policières comme Les Experts ou Bones sont directement affiliées à la série de Lynch et Frost : l'enquête, l'agent du FBI, la résolution du meurtre etc...
Grand fan de LOST, j'ai tout de suite fait le rapprochement avec la société secrète et les mystères de la ville. La construction onirique de Twin Peaks me semble aussi un argument majeur : je pense que les scénaristes de LOST ont travaillé cet aspect visible dans la série de Lynch et Frost.
L'univers de la ville de l'état de Washington me semble assez proche de ce qu'on peut trouver dans Desesperate Housewives dans le sens où un personnage vient mettre à mal l'équilibre de la ville en révélant des secrets. Dans Desesperate Housewives, le personnage qui découvre les secrets c'est cette voix-off et surtout le spectateur. Kyle MacLachlan joue d'ailleurs un personnage dans Desesperate Housewives.

Twin Peaks est un évènement de la télévision et du cinéma. Le cinéma s'inspire de plus en plus des séries télévisées actuelles. Je vous conseille la série. Ce qui est bien c'est qu'il y a un coffret intégral qui coute 50 euros.

Je n'ai pas encore vu la saison 2 et j'en attends beaucoup :
(pour ne pas spoiler, je ne vais parler que d'une chose qui est dans le pilote)
Quand Dale Cooper arrive à Twin Peaks, la première chose qu'il fait c'est regarder dans l'ongle de la victime s'il y a une lettre. Il y a un R. L'enquête devient alors fédérale. Pourquoi il y a cette lettre ? Peut-être aura-t-on la réponse dans la saison 2.

twin_peaks_4L'agent spécial Dale Cooper (Kyle MacLachlan)

 

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Cinématographile
  • Je suis étudiant dans une école de cinéma qui forme à devenir technicien. J'aspire depuis tout petit à travailler dans le milieu audio-visuel. Des amis me demandent souvent de partager ce que je sais sur des films, des séries etc...
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